
L’historien Jean Tulard, membre de l’Institut, est au cœur de l’actualité littéraire cette année avec la parution de trois ouvrages Le monde du crime sous Napoléon réédité dans la collection Texto, L’empire de l’argent. S’enrichir sous Napoléon chez Tallandier, et la préface de la réédition de l’ouvrage d’Ernest Daudet La police et les chouans sous le consulat et l’Empire aux éditions Terres d’Histoire en partenariat avec Histoire Magazine.
L’insécurité sous le Directoire n’est pas que le fruit de la propagande bonapartiste, pour justifier le coup d’État, c’est aussi une réalité …
Jean Tulard : Le brigandage est en effet une réalité sous le Directoire, faute d’autorité centrale et faute d’autorité régionale. Et le plus bel exemple qui soit fourni de cette insécurité est l’affaire du courrier de Lyon attaqué par une bande. C’est l’illustration même de l’insécurité sur les routes. Alors, qu’y at-il sur les routes ? Il y a des brigands parfaitement organisés, et des coups montés comme l’affaire du courrier de Lyon, mais aussi les restes des Vendéens, des chouans, des bandes politiques royalistes qui créent ce climat d’insécurité. Il est évident que sous le Directoire, l’insécurité règne totalement.
Sous quelles formes se manifeste cette insécurité ? La criminalité recouvre différentes formes. Quelles en sont les dominantes ?
Les dominantes de la criminalité sont effectivement les bandes, mais il est évident que dans une ville comme Paris l’insécurité continue à régner. Vous avez à Paris une criminalité qui est alimentée par le fait que beaucoup d’ouvriers viennent y travailler pour les travaux