par Valérie Valeix

La prostitution d’autrefois est souvent associée aux maisons closes portant des noms évocateurs d’un certain âge d’or : « Le Sphinx », « Le One Two Two », « Le Chabanais », « Aux belles Poules »… C’est oublier que les rues de Paris et des grandes métropoles sont peuplées d’ombres qui vendent leur corps par obligation pour quelques sous.

Les établissements de plaisir ne prennent réellement d’appellations qu’à la fin du XIXe siècle. Auparavant, les bordels ne portent pas de noms ; on dit simplement « aller chez la… ». La prostituée est en effet dénommée par son patronyme : « La Dervieux », « La Morel », ou bien par une caractéristique physique qui fait sa renommée : « La Satin », « La Belles Dents »…
Au XVIIIe siècle, la prostitution est réprimée. En 1778, une ordonnance du lieutenant de police Lenoir l’interdit même quasiment. Les filles n’ont plus le droit de raccrocher (« racoler ») de quelques façons que ce soit : dans la rue, aux fenêtres, en fréquentant les promenades et les jardins, en se parant de robes trop voyantes et même n’ont plus le droit de recevoir un client dans une chambre louée ou non. La répression sévère et brutale passe par des rafles : les filles sont emmenées à l’Hôpital général où elles passent de longues semaines à être rééduquées par le travail. En pure perte la plupart du temps ; les prostituées retournent aussitôt à la rue. Quant à cette répression, elle ne concerne bien entendu pas les courtisanes au service des hommes de la haute société.

On pourrait penser que Lenoir avait une dent contre les prostituées. Plus vraisemblablement, celles-ci sont très nombreuses dans le Paris de

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