<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Joséphine Amour, complice, et amie
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Photo : Portrait de l’impératrice Joséphine en costume du sacre, huile sur toile, 1808 • par François Gérard (1770-1837).
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Joséphine Amour, complice, et amie

par | N°2 Histoire Magazine, Napoléon, Second Empire

Article publié dans Histoire Magazine N°2

par PIERRE BRANDA, historien, responsable du patrimoine et des finances à la fondation Napoléon, auteur de plusieurs ouvrages relatifs au Premier Empire et de la biographie de Joséphine chez Perrin.

À Sainte-Hélène, Napoléon qui souffrait de l’extrême jalousie de Gourgaud, l’un de ses compagnons d’exil, le dissuada « de faire comme l’impératrice [Joséphine] » en voulant « jeter sur lui le grappin » avant de lui faire cette confidence : « De sa part à elle, cela lui a causé bien des tourments ! ». L’image d’une Joséphine distante et seulement frivole est donc à nuancer voire à reconsidérer totalement. Tout au long de leur mariage, elle fut une compagne proche et d’ailleurs presque un peu trop. Au début de leur relation, elle put certes paraître comme moins amoureuse. Mais c’est oublier que c’est elle qui mena de main de maître leur union civile et que dès leurs premiers mois de vie commune, leur complicité ne faisait aucun doute. De cette femme jalouse,
Napoléon aima l’empire qu’elle exerçait sur lui, du moins dans leurs premières années. De nombreux points communs les rapprochaient : ils étaient tous
deux insulaires, de petite noblesse, mystiques, jaloux, peu rancuniers, possessifs, ambitieux (mais pas pour occuper le même fauteuil), sûrs d’eux mêmes et de leur destinée. Ils étaient aussi complémentaires, l’une possédait de l’entregent, l’autre était gauche en société. Joséphine était douce quand Napoléon était martial, vif et emporté.

De leurs oppositions, ils firent une force, un atout politique. C’est un couple qui fut porté au pouvoir en 1800, le premier couple moderne de pouvoir dans l’histoire de France. Si le général effrayait par ses manières, la « première dame » rassurait par les siennes. C’était Vénus en contrepoint de Mars en somme. L’influence de Joséphine sur Napoléon était réelle. On peut même estimer qu’elle fut la seule à même de lui parler en égale. Lors de l’affaire du duc d’Enghien, nous savons qu’elle fut l’une des rares à s’opposer à lui, ce qui d’ordinaire était presque impossible. Nous ne saurons jamais hélas exactement le contenu de leurs échanges tout au long de ces années. Napoléon dira aussi que c’était la seule personne qui connaissait toute l’étendue de son caractère. Partant, d’instinct, elle savait comment se comporter et parvenait à l’apaiser. Si Joséphine fut le plus grand amour de Napoléon, elle fut aussi en dehors de ses frères et sœurs sa meilleure complice et amie. Son alter ego pourrait-on dire aussi. D’où une relation passionnée, passionnante et qui survécut à bien des épreuves.

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Historien, responsable du patrimoine et des finances à la fondation Napoléon, auteur de plusieurs ouvrages relatifs au Premier Empire et de la biographie de Joséphine chez Perrin
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