Peut-on enfin évoquer le génocide vendéen sans susciter une polémique ?

13 juin 2019 | Révolution française

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Peut-on enfin évoquer le génocide vendéen sans susciter une polémique ?

par | Révolution française

 

Dans ce numéro d’ Histoire magazine presqu’entièrement dédié aux guerres de Vendée, nous avons réuni les meilleurs spécialistes, comme nous en avons coutume, pour raconter et expliquer les évènements dramatiques qui émaillèrent la période 1793-1801 et menèrent à la disparition de 170 000 Vendéens du fait des combats, des massacres, de la maladie et de la faim, soit près d’un tiers de la population de la « Vendée militaire », auxquels s’ajoutent 20 000 morts du côté des troupes républicaines.

De ces affrontements débutés en mars 1793 ont émergé des héros, les héros de la Vendée, qui sortis d’une existence dans laquelle rien a priori ne les prédestinait à connaître la gloire, se sont révélés être des meneurs d’hommes, multipliant au fil des combats les actes de bravoure. Cathelineau, Stofflet, Lescure, Bonchamps, d’Elbée, La Rochejaquelein, Charrette, et quelques autres ont marqué les esprits. La plupart périrent jeunes. Car cette armée-là ne fut pas victorieuse. Les Vendéens sont anéantis à Savenay face aux troupes de Westerman les 23 et 24 décembre 1793, après la bataille et les massacres du Mans dix jours plus tôt.

            L’armée des Blancs n’est plus et pourtant une terrible répression va finir d’anéantir ce qui reste de la Vendée. Car la folie meurtrière s’est emparée des esprits et il s’agit maintenant pour la Convention et les robespierristes de transformer en désert le périmètre initial de la Vendée militaire. « Détruisez la Vendée » lance Barère. Turreau est aux ordres et à la manœuvre avec ses colonnes infernales, Carrier entreprend ses noyades à grande échelle. Tous les moyens sont bons pour anéantir « la race rebelle » hommes, femmes, enfants, vieillards, tout y passe sans distinction. L’exécution de Robespierre met fin à la Terreur à la fin juillet 1794.                Il est permis de penser, aujourd’hui, à distance des évènements, et à la lumière des nombreuses études réalisées depuis, que l’on peut, sans déclencher une polémique, admettre l’intention génocidaire de la République. A ce titre, l’étude de Jacques Villemain, juriste spécialiste dans les questions relatives aux juridictions pénales internationales ne laisse plus de place à la moindre ambiguïté. S.D.

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