En germinal an III, rapportant les vifs échanges qui ont eu lieu au sein de la Convention lors de la journée révolutionnaire du 12 (1er avril 1795), le Journal des débats et des décrets stigmatise ceux qui crient « dans le haut de la salle à gauche », autrement dit là où siègent les Montagnards désormais moqués sous le sobriquet de « crêtois ». Le mot « crête » renvoie en l’an III non à l’île méditerranéenne, mais à l’idée d’une Montagne désertée et ainsi réduite à sa « crête », même si cela n’empêche pas des journalistes de faire étalage de leurs connaissances sur l’Antiquité, tel Martainville : «On s’étonne de voir Duhem, qui sait le grec, siéger à la crête. Car chez les Grecs et tous les peuples de l’Antiquité, l’atroce perfidie crétoise était passée en proverbe » (Le Journal des rieurs, ou le Démocrite français).
Que s’est-il donc passé depuis le 9 thermidor an II (27 juillet 1794) pour que les Montagnards, ces députés siégeant à gauche dans la Convention, tel Duhem, en viennent non seulement