La plupart étaient des citadines et la moitié avait moins de 30 ans. Elles exerçaient souvent des métiers qui les mettaient en contact avec l’occupant, « secrétaires, femmes de ménage, serveuses, cuisinières, débitantes de boissons, hôtelières, bouchères ou boulangères ». Un quart d’entre elles étaient déjà connues des services de police avant-guerre. La dernière femme exécutée, Odette Lebé, le sera en janvier 1949, condamnée au titre de la collaboration policière.
Jusqu’en septembre 1944, les tribunaux du maquis, les tribunaux populaires et les cours martiales de la Résistance ont droit de vie ou de mort sur les collaborateurs(trices). 75 femmes seront exécutées à l’issue de sentences prononcées par ces juridictions extralégales. Les cours martiales de la République vont prendre le relais (30 femmes exécutées), de même que les tribunaux militaires, spécialisés dans les flagrants délits (6 femmes exécutées). Puis surgissent à l’automne 1944 les cours de justice opérant, à l’instar des tribunaux militaires, sur l’ensemble du territoire, avec leurs magistrats et jurés qui expédieront 10 femmes devant des pelotons d’exécution. Soit un total de 46 femmes exécutées sur les 650 condamnées à mort par les juridictions légales. En résumé, les femmes condamnées à mort le sont en majorité par les tribunaux résistants « et, de façon moindre, quoique toujours remarquable, par les tribunaux légaux ».