<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Pour l’honneur  du nom français
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Photo : Carnot à Wattignies, le 16 octobre 1793. Par Moreau de Tours Georges (1848-1901) en 1892. Musée de l'Armée. Paris. fth-images.
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Article du N°15 Histoire Magazine La Révolution française
Identité et fierté nationales dans une France en révolution (c. 1780-1815)

Le 30 octobre 1783, à Fontainebleau, le roi Louis XVI assistait à la représentation de La Caravane du Caire, un opéra-ballet sur un livret de Morel de Chédeville mis en musique avec toutes les couleurs de l’Orient par le Liégeois Grétry. Trente ans et une Révolution plus tard, c’est encore un air de La Caravane du Caire — « La Victoire est à nous » — que jouent les fanfares et sonneries de l’armée, à l’entrée de Napoléon dans Moscou en septembre 1812. Les Français de l’Empire se reconnaissent toujours volontiers dans le miroir flatteur que leur tendait le personnage du brave Saint-Phar, comme dans cette ariette : « Le Français est joyeux ; /Toujours galant, sa noble aisance/Le fait désirer en tous lieux./Il semble né pour plaire ; /Sensible et généreux,/Des peuples de la terre/Il est le plus heureux./Si-tôt que la trompette sonne,/Brûlant de voler aux combats,/Le sang dans ses veines bouillonne ; /En vain l’amour veut arrêter ses pas. » (acte II, scène 2). Ce n’est ni le seul air fameux repris de romances d’avant 1789 (Où peut-on être mieux qu’au sein de sa famille ? ; Veillons au salut de l’empire), ni la seule figure issue d’Ancien Régime qui habite encore l’imaginaire sous Napoléon : la Fanchon ou les grenadiers Francœur ou Sans-Quartier, d’après les surnoms en vogue dans l’armée du roi, sont toujours à l’honneur.
Est-ce à dire qu’avant même que la nation n’impose sa souveraineté par la Révolution, couvait une fierté nationale ne demandant qu’à rayonner au-delà des limites du royaume, bref que la Grande Nation

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À propos de l’auteur
Aurélien Lignereux

Aurélien Lignereux

Ancien élève de l’ENS de la rue d’Ulm, Aurélien Lignereux est professeur d’Histoire contemporaine à Sciences Po Grenoble (Univ. Grenoble Alpes, CERDAP²). Après avoir consacré sa thèse à la place de la gendarmerie dans la France du premier XIXe siècle, ses travaux récents portent plus particulièrement sur les dynamiques impériales et les résistances qu’elles suscitent dans la France et l’Europe napoléonienne. Il a publié notamment L'Empire de la paix. De la Révolution à Napoléon : quand la France réunissait l'Europe. (Passés Composés)
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