<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Les vikings et la mer
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Pourquoi des vagues vikings ont déferlé sur le monde avant de disparaître 

Article publié dans Histoire Magazine N°12

À partir du VIIIe siècle, les víkingr* sillonnent les mers et les fleuves d’Europe à la recherche de nouvelles terres et de routes commerciales. Marins expérimentés, ils atteignent l’Empire carolingien, Byzance et vers l’an mille l’Amérique.

Pour comprendre cette phase d’expansion, on peut diviser les Vikings en trois groupes. Les Suédois, bons commerçants, usaient du négoce comme du pillage. Les Danois cherchaient à s’enrichir grâce au pillage. Les Norvégiens quant à eux étaient surtout des explorateurs.

Au VIIIe les Vikings suédois ouvrent deux voies commerciales vers Byzance et Bagdad. À la même époque, les Danois lancent des raids le long de la mer du Nord, la Manche et l’océan Atlantique. Les Norvégiens choisissent de naviguer vers l’Ouest. À partir du IXe siècle, les Danois remontent les fleuves d’Angleterre, de l’Empire carolingien et de l’Émirat de Cordoue. Les Suédois fondent plusieurs royaumes à l’Est, dont celui de Kiev en 912. Le Norvégien, Erik le Rouge, atteint le Groenland vers 980. Vingt ans plus tard, son fils, Leif Erikson, débarque au Canada.

Trois facteurs expliquent le départ de ces hommes pour d’autres contrées :

– le commerce, la vie en Scandinavie et l’absence de pouvoir central fort en Europe.

Habiles commerçants, ils vendent le produit de leurs rapines : esclaves d’Afrique, verreries de Rhénanie ou soie de Byzance. Artisans émérites, ils exportent fourrures, ambre et boiserie.

La vie des Vikings était centrée sur le clan et ses règles. Tout manquement était sanctionné d’exil.

Par ailleurs, le chef ou jarl devaient se distinguer par sa richesse et ses faits d’armes. Pour constituer un équipage, il pouvait compter sur les cadets, qui n’héritaient de rien et cherchaient une vie meilleure. Les raids n’étaient pas aléatoires. Les Vikings avaient une parfaite connaissance des richesses et des vulnérabilités de leurs voisins.

5 mots pour comprendre les Vikings

Ces raids n’auraient jamais pu avoir lieu sans leur incroyable maîtrise des mers.

Drakkar est un terme utilisé à tort depuis le XIXe siècle. Il fait référence aux dreki ou dragons qui ornaient la proue des navires. En réalité, le Knorr servait au commerce, les Karv ou Snekkja aux raids. Les plus grands pouvaient atteindre 35 m, faire du 18 nœuds et remonter les fleuves.

Mais performance et légèreté ont un prix. Les snekkja ne pouvaient embarquer de grandes quantités de nourriture. Pour y remédier, les Vikings faisaient sécher leurs aliments.

La Torskr ou morue se conservait des mois et apportait protéines et minéraux. Des vestiges de pommes retrouvés dans l’épave d’Oseberg indiquent qu’ils embarquaient des fruits séchés.

La manière dont ils s’orientaient en haute mer, plusieurs siècles avant la boussole, demeure quant à elle, un mystère.

La Vegvisir ou boussole viking, contrairement à son nom, n’était pas un instrument de navigation mais un symbole spirituel. On suppose qu’ils se repéraient grâce aux éléments naturels.

La Sólarsteinn ou pierre de soleil est mentionnée dans des sagas islandaises. Par polarisation, ce cristal permettait de déterminer la position du soleil, même par temps couvert. Couplé à un compas solaire, le cristal permettait aux Vikings de conserver un cap.

Bateaux légers, techniques de navigation à l’avant-garde, les Vikings pouvaient aussi compter sur la ruse. Le Strandhogg était une tactique de combat basée sur l’espionnage suivi de raids rapides et brutaux. Bien renseignés sur les coutumes chrétiennes, ils attaquaient les dimanches et jours de fête, profitant de l’effet de surprise;

Vers une assimilation totale

Autour de l’an mille, les Scandinaves se christianisent obéissant aux lois de l’Église qui interdisent pillage et meurtre.

Le commerce privilégiant les grandes quantités de marchandises, le knorr devient obsolète.

Enfin, leur remarquable capacité d’adaptation ont fait des Vikings, des Normands ou des Slaves en quelques générations.

Les mots en italique sont en vieux norrois, langue scandinave parlée à l’époque des vikings

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À propos de l’auteur
Anaïs GRAMMATICO

Anaïs GRAMMATICO

Anaïs GRAMMATICO est journaliste et historienne. Elle anime la chaîne You Tube La petite histoire du Patrimoine et réalise des reportages sur le patrimoine.
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