Article publié dans Histoire Magazine N°12
Depuis près de deux millénaires, à l’élan des bâtisseurs d’églises et de ceux qui réparent, reconstruisent, assainissent, répondent les abandons, les négligences, les mutations du peuplement, les calamités naturelles ou les faits de guerre. Comme tout patrimoine, les édifices de culte vivent des cycles sociaux et politiques qui portent les communautés qui les habitent et les commanditaires qui les édifient. Outre le dépérissement causé par le temps et les défauts d’entretien, les églises de France affrontèrent les invasions vikings et sarrasines, la guerre de Cent Ans, les guerres de Religion et les dépressions économiques des XIVe et XVe siècles. Elles furent fermées ou démolies pendant la Révolution. Mais à ces cycles dévastateurs répondent des floraisons, comme celles du XIe au XIIIe siècle, de la Renaissance, puis celle du catholicisme tridentin et, enfin, celle de la renaissance mystique du XIXe et du premier XXe siècles, à qui nous devons la majorité de nos édifices de culte.
Mais c’est aussi au début du XXe siècle que la question de la ruine possible ou réelle des églises est devenue politique. Maurice Barrès publia en 1910 le texte des discours qu’il prononça en 1906 à l’Assemblée nationale pour s’insurger contre les risques d’un dépérissement des églises dans le contexte de la loi de 1905 si des mairies anticléricales avaient procédé à des démolitions ou cessé d’assurer l’entretien. Le titre qu’il adopta est révélateur : La grande pitié des églises de France. Depuis cette époque, la situation des églises et des lieux de culte est devenue une des passions patrimoniales françaises, interprétée comme un fait de civilisation, une ligne de clivage politique, un enjeu sur l’identité nationale. Aujourd’hui, il existe de nombreuses situations préoccupantes, mais avec d’importantes différences suivant les contextes et les types d’édifices. Comme on le verra, le péril concerne surtout les églises rurales du XIXe siècle et certaines églises urbaines postérieures à 1905. En effet, le vieillissement de nombreuses églises, même si elles ne sont pas en péril actuellement, associé à un défaut d’entretien, laisse planer de nombreuses incertitudes pour le devenir du patrimoine religieux en France.
Patrimoine hérité, enjeux actuels.
Depuis 1790, la majorité des édifices de culte est devenue propriété publique, celle des communes pour les paroissiales et de l’État pour les cathédrales. Ils appartiennent donc aux collectivités représentatives des citoyens, quelle que soit leur appartenance religieuse. Seuls les édifices construits après 1905 et la fin du régime concordataire appartiennent aux associations cultuelles — les associations diocésaines, pour les catholiques — qui les ont bâtis, soit un total d’environ 1 951, sur les 42 258 églises paroissiales existantes. Le deuxième processus est celui de la patrimonialisation. À partir de l’établissement de la première liste d’édifices classés, en 1840, un nombre toujours plus important d’édifices cultuels est protégé au titre de l’intérêt artistique et historique. Et comme réponse à Maurice Barrès, le gouvernement de la République choisit, en 1913, d’élargir la protection par la possibilité du classement ou de l’inscription des églises paroissiales.
De campagnes à forte pratique et à forte population, on est passé, au milieu du XXe siècle, à un monde rural parfois désertifié et à une société à faible pratique. Aujourd’hui, les espaces les plus pratiquants sont les centres-villes et leurs banlieues. On note aussi un effondrement du nombre des prêtres et religieux desservants. Le résultat est, toutefois, à l’échelle des XXe et XXIe siècles, plutôt un enrichissement du patrimoine religieux. Pour équiper les villes, puis les espaces périurbains, des diocèses, s’appuyant sur des institutions comme les Chantiers du Cardinal, ont bâti, près de 2 000 édifices de 1905 à nos jours, et plusieurs projets sont actuellement menés, en particulier dans le diocèse de Meaux. Mais, dans les zones rurales, comme l’école, comme les commerces, comme la poste, l’église a souvent fermé, en ce sens qu’elle n’abrite plus de messe hebdomadaire, ni ne reste ouverte pour accueillir les dévotions des fidèles. Les regroupements de communes posent de nouvelles questions, même si le statut de paroissiale perdure, aux yeux de la loi, pour chacun des édifices.
Le fait que l’église soit classée ou non au titre des monuments historiques peut être déterminant. Or, la majorité des édifices de culte en France datent du XIXe siècle, période n’ayant pas bénéficié de campagnes de classement ou d’inscription systématiques. Ces églises, construites à l’optimum de la pratique religieuse et au maximum de la population rurale, et à une période de forte croissance urbaine, arrivent à un moment crucial de leur vieillissement. La ville de Paris a consenti depuis 2019 un effort budgétaire important pour leur rénovation après que de nombreuses associations en aient souligné l’urgence. Plusieurs communes ont fait le choix de détruire leur église et de reconstruire un lieu de culte plus modeste. Dans certains cas, il s’est agi de l’effacement pur et simple d’édifices imposants.
La situation est particulièrement préoccupante dans les régions où les communes possèdent plusieurs édifices de culte, souvent du XIXe siècle, non classées. C’est le cas en Anjou, où on constate des situations particulièrement inquiétantes, comme celle de la Ferrière-de-Flée, où une démolition pourrait être prononcée. On se trouve là au sein d’une commune nouvelle, Segré-en-Anjou, qui compte dix-sept églises dont une a déjà été démolie et une autre sauvée in extremis par son classement en 2013. Souvent, comme à Saint-Georges-des-Gardes en 2006, on remplace une grande église du XIXe siècle par une simple chapelle.
Ailleurs, dans l’Ouest, des démolitions pures et simples ont eu lieu, comme à Sablé- sur- Sarthe, pour l’église Saint-Martin. Des situations inquiétantes se multiplient en France et certains villages font même le choix de ne plus avoir d’église, comme si le symbole du clocher s’effaçait peu à peu aux yeux des édiles.
Ainsi en va-t-il à Asnan, dans la Nièvre, en 2018, où la mairie fit impitoyablement abattre son église. La protection des églises du XIXe siècle est un des enjeux majeurs de la préservation des paysages ruraux de France et au-delà. Le mépris pour l’architecture religieuse du XIXe siècle demeure encore. Ainsi, la Faculté catholique de Lille a-t-elle fait détruire, en 2021, la chapelle Saint-Joseph, après avoir pourtant fait classer le Palais Rameau voisin, œuvre du même architecte, Auguste Mourcou.
Un état des risques
Quel est, actuellement, l’état du patrimoine religieux français? Les drames patrimoniaux de Notre-Dame de Paris et de la cathédrale de Nantes ont soulevé un flot de questions. Outre les urgences soulignées précédemment, il existe aussi des constructions, des restaurations, des travaux de mise en valeur et d’enrichissement artistique souvent remarquables. Ces actions tendent même à se multiplier, grâce au réseau actif des innombrables associations locales ou nationales, comme La Sauvegarde de l’Art français, des fondations comme la Fondation du Patrimoine, grâce aux collectivités territoriales, en particulier les régions et les départements. La Fondation Pèlerin Patrimoine constitue par ailleurs un nouveau pôle de réflexion sur le devenir des édifices.
Comment quantifier l’urgence ? Une association, l’Observatoire du patrimoine religieux (OPR), s’est donnée pour mission de recenser les édifices cultuels présents en France, pour l’ensemble des cultes. Elle dispose d’une base de données qui constitue un outil précieux et unique en son genre pour juger de l’état des édifices concernés, ainsi que d’une cellule de veille sur ces questions. En 2021, il y a en France 45 000 églises catholiques en fonction. Les temples protestants sont environ 3 000, les mosquées, 2 500, les synagogues 500 et les édifices des cultes bouddhiste et hindouiste, 290. L’OPR indique que 1 234 églises sont actuellement en difficulté, ainsi que 34 temples protestants et six synagogues. L’association dispose également d’une typologie des causes de ces situations difficiles. Signalons qu’il s’agit ici des chiffres de 2021. Pour disposer d’un état général, il faut bien évidemment les cumuler avec les accidents, démolitions et dommages subis les années précédentes.
Depuis 1905, 2 190 églises environ ont été démolies en France, mais la plupart d’entre elles ont été reconstruites. Seules 255 ont été vendues ou démolies sans reconstruction d’un édifice de culte, d’après le document publié en 2016 par la Conférence des évêques de France.
Toutefois, le mouvement de démolition et de désaffectation semble s’accélérer ces dernières années.
Revenons aux statistiques de 2021 réalisées par l’OPR et concernant une année. Le premier type est constitué par les événements traumatiques. Ils concernent 18,3 % des situations. Parmi eux, dominent les incendies, qui ont frappé 8 % des édifices en difficulté. Ces incendies s’inscrivent dans une malheureuse tradition séculaire. Les feux de toitures ont été autrefois nombreux dans les édifices de culte lors des travaux de couverture, à commencer par la cathédrale de Chartres en 1194. Malgré le malheureux exemple de la toiture de Nantes en 1972, ces feux sont beaucoup moins nombreux qu’autrefois, en raison des normes en vigueur sur les chantiers. Les feux causés par la foudre, tel celui qui embrasa la toiture de la cathédrale de Verdun en 1755 sont également beaucoup moins nombreux grâce à la généralisation des paratonnerres. Toutefois, les dégâts liés à la foudre existent toujours, causant 1,7 % des dommages. La grande nouveauté des XXe et XXIe siècles en matière de risques pour les édifices de culte concerne les réseaux électriques, dont certains ne répondent pas aux normes. Une étanchéité mal assurée peut se révéler désastreuse, tout comme le voisinage de ces réseaux avec des matériaux combustibles comme tapis, boiseries, charpentes, surtout si la poussière et le guano de pigeon y abondent.
Viennent ensuite les événements climatiques, qui ont causé 7 % des difficultés, ou encore les mouvements de sol, comptant pour 1,6 % des cas. La présence de parasites, dont le mérule, se constate dans 6,7 % des édifices en difficultés. Mais la grande majorité des problèmes, soit 75 %, est liée à des infiltrations d’eau par la toiture. Le défaut d’entretien est le plus souvent incriminé : changement des tuiles, révisions de charpente, curage des chéneaux et gouttières doivent être des gestes systématiquement accomplis. Sur les 1 234 églises dans ce cas, 59 sont, en 2021, en état de péril, c’est-à-dire que le maire a procédé à leur fermeture au culte et aux visites. Dans neuf de ces cas, une démolition est envisagée. 37 temples protestants connaissent des situations semblables. Sur les six synagogues en difficulté, deux semblent dans une situation proche du péril. La plupart des mosquées et édifices liés aux religions orientales étant de fondation récente, aucun n’entre dans une situation de péril.
Un autre risque encouru par le patrimoine cultuel est lié aux actes de vandalisme, qu’ils soient crapuleux ou liés à la haine de la religion ou d’une religion. En 2021, les 55 actes de vandalisme recensés par la veille de l’OPR visaient à 81 % des églises catholiques et à 18 % des mosquées. Parmi les actes recensés, 63 % consistent en des profanations de toute nature, allant du graffiti aux souillures, ainsi que 27 % d’incendies volontaires. 10 % de ces actes étaient des vols.
À ces situations de péril, il convient d’ajouter celle de la sortie du statut d’édifice de culte. À la Révolution, des églises furent désaffectées par décision politique, pour rationaliser le système bénéficial, en 1790, puis dans le cadre d’une déchristianisation militante en 1793. Aujourd’hui, c’est en raison d’une baisse de la pratique religieuse que des édifices peuvent être considérés comme sans usage. Si l’évêque décide la désaffectation, le propriétaire peut en disposer librement. La question est distincte de celle des édifices en péril, mais les deux problématiques sont parfois liées. Et la vente d’un édifice en grande difficulté et non protégé peut conduire à sa démolition.
Ainsi, en 2019, la ville de Rouen met en vente trois de ses églises, après accord de désaffectation par l’archevêché. L’église Saint-Paul est une vaste église néo- romane, rendue peu accessible par un échangeur routier, Saint-Pierre-du-Châtel est en ruine depuis 1944 et devrait trouver une nouvelle vie sous la forme d’un restaurant aménagé dans sa nef. Quant à Saint-Nicaise, elle est devenue une brasserie. Parfois, la démolition pure est simple est préférée à la restauration ou à la réaffectation, lorsque l’édifice nécessite de gros travaux. Ce fut le cas pour Saint-Jacques d’Abbeville, en 2014, imposante et belle église néo-gothique, possédant le plus haut clocher de la ville, que la municipalité fit impitoyablement raser sans même demander au diocèse d’Amiens sa désacralisation.
Les diocèses, également, comme on l’a vu, peuvent être amenés à se dessaisir de certains de leurs édifices en raison de situations financières de plus en plus difficiles. En 2020, sept d’entre eux ont été vendus, et en 2021, six étaient à vendre. Dans tous ces cas, se pose la question de l’intégrité du patrimoine. Ainsi, à Hirson, en 2010, l’église a été vendue et sert actuellement d’auditorium, mais son clocher a été démoli. Le choix de la démolition peut prévaloir, comme pour Notre- Dame- des- Anges de Belfort en 2015. Dans le cas d’une propriété municipale comme d’une propriété diocésaine, il convient de distinguer les démolitions après désaffectation de celles en vue de la reconstruction d’un édifice de culte en lieu et place de l’ancien. Pour les municipalités, c’est ce qui est prévu en cas de ruine d’un édifice non classé au titre des monuments historiques, par les lois de 1905. Et c’est ce qui s’est produit en 2017 à Gesté, en 2013 à Saint- Aubin- du- Pavoil, par exemple.
Ainsi, outre les urgences manifestes, c’est un lent dépérissement du patrimoine religieux, mal entretenu, qu’il convient de souligner. Difficile à quantifier, cet état pourrait faire augmenter le nombre de situations de péril dans les années à venir.
Permanence des édifices versus mutations fonctionnelles?
La question de l’usage des édifices se pose avec acuité. D’abord celui des lieux de culte vendus et qui ne sont pas démolis. Cela concerne, pour l’essentiel, des églises catholiques et des temples protestants. Les chiffres en la matière semblent stables, avec 37 édifices transformés en 2020 et 36 en 2021. Les édifices les plus souvent concernés sont les couvents, connaissant une diminution du nombre de leurs membres. 26 couvents et abbayes
ont été vendus en 2021, 23 en 2020. Les églises paroissiales sont moins concernées par le processus, avec une vente en 2021 et trois en 2020. Pour chacune de ces années, huit et six chapelles ont été respectivement vendues, ainsi que trois temples protestants. Le phénomène, s’il apparaît régulier, est toutefois marginal par rapport au nombre d’édifices cultuels de France. Toutefois, l’acuité de la préservation du patrimoine des ordres religieux, souvent non protégé car datant des XIXe et XXe siècles pour l’essentiel est réelle, d’autant que le vieillissement des ordres apostoliques semble se poursuivre.
La visibilité de l’architecture des lieux de culte rend sensible la question de leur devenir. L’affectation à de nouveaux usages se fait souvent avec la préservation des éléments et volumes les plus notables. Le respect de certaines normes et usages peut être l’objet d’une convention au moment de la cession. Deux nouveaux usages semblent prévaloir. Le premier est celui de locaux destinés à la culture et aux arts. Ces deux dernières années, 30 anciens édifices de culte sont devenus des centres culturels, des bibliothèques, des théâtres. La sacralisation de la culture dans les sociétés contemporaines semble ainsi indiquer une ligne de force dans la destinée des édifice cultuels désaffectés. Ce processus peut aussi être lié à une muséification. Il en existe des exemples anciens, comme la basilique de Saint- Benoît- Labre à Marçay dès 1976.
Le second usage, concernant 20 édifices ces deux dernières années, est celui d’habitations. Si l’aménagement de logements concerne surtout les bâtiments résidentiels des anciens couvents, on connaît aussi des cas où l’ancien espace cultuel est dévolu à cette fonction, avec des solutions architecturales plus ou moins heureuses. On compte également une salle de sport. Enfin, depuis deux ans, malgré le contexte sanitaire, trois hôtels- restaurants ont été aménagés dans d’ancien édifices de culte. Ce à quoi il faut ajouter un «gîte coquin» installé dans une ancienne chapelle.
Ces exemples de réaffectations sont plus rares en France que dans les pays de traditions protestantes que sont le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Dans le premier cas, depuis les années 1970, l’Église anglicane a mis en place une institution dédiée à la vente de lieux de culte considérés comme «redondants». Dans le second, la baisse de la pratique des années 1980 s’est accompagnée de la fermeture au culte d’édifices, y compris de temples de grandes dimensions, en centre-ville. Dans ces deux pays, des agences d’architecture se sont spécialisées dans la reconversion des espaces internes.
En France, ces reconversions posent la question du mobilier. Ainsi, dans le cas de Saint-Nicaise de Rouen, quel sera le devenir d’un orgue dans une brasserie ?
Ou encore du bourdon de huit tonnes, l’une des plus belles et grosses cloches de Normandie, condamné au silence ?
La thématique de la diversification des usages est également ouverte. Usages cultuels, civiques et culturels pourraient ainsi cohabiter de manière permanente ou temporaire. De fait, dans de nombreux lieux, la fonction cultuelle s’est transformée. L’Église catholique n’a plus assez de prêtres pour assurer une messe hebdomadaire, voire mensuelle, dans les lieux de cultes de tous ses diocèses. Mais les églises demeurent les lieux de célébration des baptêmes, mariages et funérailles d’une part importante de la population. Et la pratique catholique ne se limite pas à la messe, mais consiste aussi en la prière personnelle, la récitation des offices ou du chapelet, qui pourraient être davantage organisées. Dans le diocèse de Lille, on connaît deux exemples où c’est le domaine de la charité qui est mobilisé pour utiliser des lieux de culte peu fréquentés, en conformité avec des valeurs évangéliques: à Coudekerque, l’église est devenue une épicerie solidaire, gérée par six associations. À la Trinité de Loos, même situation, avec, aussi, la présence d’un atelier de couture.
Les activités non liées au culte dans un lieu de culte propriété d’une municipalité restent conditionnées à l’accord de l’affectataire, qui assume les dépenses liées à l’usage du lieu, comme l’éclairage et le chauffage. Il s’agit du curé, dans le cas d’une église catholique. Il ne peut donner son autorisation que si l’activité prévue est en accord avec l’usage religieux du lieu. Les activités culturelles trouvent naturellement place dans les églises sous la forme de visites, conférences, expositions et concerts, souvent en lien avec une convention signée entre propriétaire et affectataire. Ce partage contribue à maintenir le lien entre communauté civique et communauté chrétienne qui ne se confondent plus aussi strictement qu’en 1905. Quant aux usages civiques, sous la forme de réunions publiques ou associatives, on connaît encore peu d’exemples en France.
C’est donc une réflexion sur les usages qui contribuera à créer autour des édifices un véritable cercle de vigilance au sujet de leur entretien courant : clergé et fidèles, membres des associations culturelles, employés municipaux, doivent tous devenir les acteurs rappelant les propriétaires à leur devoir d’entretien.
En somme, l’état du patrimoine religieux français en cette année 2022 procède à la fois à un mouvement de fond, où se côtoient abandons, négligences et ruine, mais aussi restaurations, transformations, reconstructions.
La présence de ces édifices adhère aux réalités rurales et urbaines du territoire. Le patrimoine cultuel en constitue la mémoire vivante, entre maillage territorial et élan vers le Ciel. En ce sens, sa préservation et son enrichissement constituent des enjeux essentiels pour le XXIe siècle. Il incombe aux Français d’exiger de leurs élus un entretien adéquat pour transmettre cet héritage aux générations futures.
Mathieu Lours enseigne l’histoire des arts en Classes préparatoires aux grandes écoles et l’histoire de l’architecture à Paris- Cergy université.