Article publié dans Histoire Magazine N°12
Si le début du dernier ouvrage de l’anthropologue américain Jack Weatherford est consacré à la figure de Genghis Khan, artisan des premières conquêtes, ainsi qu’à ses continuateurs (Ogodeï, Mongka et Khoubi-laï Khan), la suite de l’exposé met l’accent sur l’apport des Mongols dans les domaines militaire, commercial et civilisationnel, aspects souvent négligés par l’historiographie.
Sur le plan militaire, le concept stratégique mongol est simple: Genghis Khan se contente d’adapter les armes et techniques traditionnelles de la chasse à l’art de la guerre, piégeant et traquant ainsi ses enne-mis comme s’ils étaient de simples proies.La rapidité des mouvements de l’armée mongole dépendait de deux facteurs qui la différenciaient profondément de ses adversaires: elle était uniquement constituée de cavaliers et elle voyageait sans intendance ou train de ravitaillement, mais possédait une grande réserve de chevaux. Marco Polo soutenait que les cavaliers mongols pouvaient tenir dix jours sans s’arrêter.
Au milieu du XIIIe siècle, dès la conquête d’un vaste empire réalisée, les préoccupations commerciales prennent le pas sur les aspects militaires et on assiste à ce que l’on pourrait qualifier de «première mondialisation», facilitée par l’introduction du papier-monnaie, l’abandon des taxes et péages locaux, et l’entretien d’un réseau de routes commerciales avec des relais de poste tous les trente ou quarante kilomètres.
Par Jack Weatherford traduit de l’anglais (É.-U.) par Martine Devillers-Argouac’h
Ed. Passés Composés 400 p. 2022 35 €