
par Bruno Fuligni
Un film récent, Apaches de Romain Quirot, avec Alice Isaaz, Niels Schneider, Dominique Pinon et quelques autres, nous rappelle l’extrême violence des rues parisiennes dans les années 1900. Plus poétique, en noir et blanc, le délicieux Casque d’or de Jean Becker montrait déjà en 1952 comment deux bandes rivales s’affrontèrent pour les beaux yeux d’une blonde, qui tapinait dans l’Est parisien.
« Tête-d’Or doit son sobriquet à la couleur jaune de ses cheveux et Museau-de-Brochet par analogie à la forme de sa bouche semblable à celle de ce poisson. Ils portent tous les deux le costume de la maison des jeunes détenus (Petite-Roquette). Le dernier, baptisé Moule-à-Singe par ses camarades, aurait, d’après eux, le facies de ce quadrumane », relate le policier Gustave Macé dans son Musée criminel, dès 1890. Parmi ces « fleurs d’échafaud », il signale tout particulièrement File-Menton et Maltourné, deux gamins qui « crevaient, à l’aide de frondes et de chasse-pierres, les yeux des animaux du Jardin des Plantes, et lorsqu’ils s’emparaient de pigeons ramiers, sous prétexte de s’amuser, ils les plumaient vivants ».