Après nous avoir présenté les navires et l’artillerie de cette période, ainsi que l’organisation de l’équipage, le livre aborde les différentes phases classiques du combat naval : manœuvre, combat à distance, abordage, issue de l’affrontement. Au début du XVIe siècle, la bataille navale prend encore souvent la forme de l’abordage, le niveau de précision et la cadence de tir de l’artillerie étant encore trop faibles. À l’inverse, à la fin du siècle suivant, « les canons sont devenus des armes suffisamment efficaces pour battre un ennemi sans jamais avoir à prendre le risque du corps à corps. Ils ouvrent ainsi la voie à un combat naval désormais centré sur l’affrontement à distance. » Les 2 et 3 juin 1653, la bataille navale de Gabbard entre les flottes hollandaise et anglaise montre ainsi qu’il est possible de battre un ennemi uniquement à coups de canon.
C’est précisément de ce changement de paradigme dont il est question ici, de « l’évolution symbiotique entre le progrès technique et le changement des pratiques. » L’auteur reconstitue avec justesse « cette époque de transition, où le combat naval s’accomplit aussi bien “par le fer” des armes blanches que “par le feu” d’une artillerie en perfectionnement », d’où le titre du livre. Le milieu du XVIIe siècle voit se terminer cette période avec l’apparition de la ligne de bataille.
Alexandre Jubelin, Par le fer et par le feu. Combattre dans l’Atlantique. XVIe — XVIIe siècle, Passés Composés, 2022, 288 pages, 22 euros