La contre-attaque de Kurt Meyer
Le 7 juin, alors que le soleil se lève, les Canadiens reçoivent l’ordre de progresser à l’intérieur des terres. Les objectifs sont toujours les mêmes, Caen et Carpiquet. Depuis le clocher de l’abbaye d’Ardenne, les jumelles sur les yeux, le colonel Kurt Meyer, qui commande le 25e panzer grenadier, l’un des régiments de la 12e panzerdivision SS, observe avec attention tous les mouvements des forces britanniques et canadiennes. En voyant tout ce matériel que les alliés déversent sur la plage, il sait que le temps est compté. S’ils ne sont pas rejetés à la mer dès maintenant, l’armée allemande sera mise sur la défensive et tôt ou tard, en raison de l’immense supériorité de l’adversaire, ce dernier finira par l’emporter. Composé de 20 000 hommes et équipé de 230 chars, la 12e panzer est une unité d’élite créée un an plus tôt, soit le 24 juin 1943. Encadrés par des officiers et des sous-officiers ayant fait la campagne de Russie, la moyenne d’âge de ces soldats issus des Jeunesses hitlériennes est de 19 ans. Ils ont interdiction de boire et d’aller se soulager au bordel. Si la discipline est stricte, leur fanatisme les entraînera à commettre les pires exactions. Lors de leur passage à Ascq le 3 avril 1944, un petit village situé dans le nord de la France, ils ont massacré 86 civils âgés de 15 à 85 ans.
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