L’exposition-événement au Grand Palais à Paris consacrée à la grande portraitiste Elisabeth Vigée-Lebrun, en 2015, a donné l’occasion à Marc Fumaroli de cet ouvrage « Mundus muliebris » aux éditions de Fallois. S’il regrette à raison que l’art du portrait ait été abandonné au profit des selfies et virtual reality numériques, il s’agit davantage ici de rappeler combien tout au long du XVIIIe siècle, l’influence féminine pesa sur les goûts artistiques et les mœurs, toutes choses que la Révolution allait modifier en profondeur, à l’instar de la place de la femme dans la bonne société, en cette fin du XVIIIe siècle. Ainsi que l’évoque, dans ses souvenirs, Elisabeth Vigée-Lebrun «… Les femmes régnaient alors, la Révolution les a détrônées. » Elle avait su s’imposer au plus haut, par son talent, sa jeunesse et sa beauté. Mais la peintre trouva en Marie-Antoinette l’alliée qui lui permit de gravir une dernière étape, inespérée, jusqu’à l’Académie royale. Les tentatives d’Elisabeth Vigée-Lebrun de réhabiliter l’image de la reine furent vaines tant cette dernière avait cumulé sur sa personne, de rejet et de haine. Les destins de la reine Marie-Antoinette et de sa peintre préférée furent ainsi liés jusqu’en 1789, où la Révolution prit sa revanche sur la « domination des femmes » et devait conduire l’une sur l’échafaud, l’autre sur les chemins de l’exil à travers l’Europe. S.D.
«Mundus muliebris». De Marc Fumaroli. Septembre 2015. 120 pages. éditions de Fallois. 12 €.
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