Article publié dans Histoire Magazine N°13
En 1917, le régime tsariste sombre face à des vagues révolutionnaires. Pourtant, en 1883, le gouvernement russe avait créé une police politique : l’Okhrana. Malgré oire en cultures – Histoire en cultures – Histoire edes centaines d’agents, une foule d’indi- cateurs, des bureaux installés à l’étranger, elle n’a rien vu venir. Pour comprendre cet échec, la lecture de cet ouvrage est indispensable. L’auteur nous la présente comme un « observatoire et un labora- toire ». Observatoire car les policiers rassemblent des milliers d’informations sur les agissements en Russie mais aussi parmi le peuple des exilés. C’est aussi un laboratoire car s’y testent les techniques d’infiltration et de provocation chères aux services politiques du XXe siècle ; on y invente le recours à des sociétés privées de renseignement, le retournement des espions et la collaboration avec les États amis, comme la France. Mais l’édifice est fragile ; ses chefs se disputent et mènent des politiques personnelles parfois opposées aux intérêts du tsar. Ceux qui deviendront les bolcheviks savent aussi retourner les armes de l’Okhrana spécialement en mobilisant la presse occidentale contre elle.
“La police secrète des tsars 1883-1917”
par Alexandre Sumpf Éditions du Cerf 444 p. 2023 24€