<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> L’ÉGYPTE des pharaons…Entretien avec Damien AGUT
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Photo : Statue d’Akhenaton. Musée du Caire.
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L’ÉGYPTE des pharaons…Entretien avec Damien AGUT

par | Archéologie, Entretiens, Le mystère Toutânkhamon, N°4 Histoire Magazine

La pérennité sur trois millénaires du pouvoir pharaonique pourrait nous donner l’illusion d’une civilisation immuable. Rien n’est moins vrai. A l’image du fleuve Nil qui redessinait chaque année le paysage au fil des crues, l’Egypte des pharaons a évolué elle aussi. Damien Agut propose un regard neuf sur cette histoire que l’on croyait connaître...

Le regard que nous portons encore aujourd’hui sur l’Egypte des pharaons reste très marqué par la vision du XIXe siècle, voire celle d’Hérodote au Ve siècle av. J.C., …

Damien Agut : Oui, mais il serait plus juste de dire que cette vision nous vient d’un historien qui vivait au IIIème siècle avant J.C., Manéthon de Sebennytos, auteur d’une Histoire de l’Egypte écrite en grec. Un millénaire le sépare d’Akhénaton. Manéthon a construit la liste dynastique, avec les 31 dynasties égyptiennes, en compilant des travaux historiques qui sont aujourd’hui perdus. On dispose donc de ces listes, sans pouvoir les critiquer. Il nous faut donc les prendre comme telles. C’est cette classification de Manéthon qui va forger notre lecture de l’histoire politique égyptienne. C’est problématique à deux titres : en premier lieu parce que plus d’un millénaire le sépare des Thoutmosis, et plus de 2000 ans des constructeurs de pyramides mais aussi parce qu’il évoque la « dynastie », or cette notion pour nous est rattachée à une réalité sans doute bien différente de ce qu’il exprime sous ce terme. Pour nous, dynastie signifie lignée de père en fils ou en filles. Or, nous n’avons aucune certitude sur ce point. La XVIIIème dynastie, celle que nous allons évoquer, en est une vraie. Mais, en ce qui concerne la XXVIème dynastie, ou dynastie saïte (664-525 av. J.-C.), on sait, par exemple, qu’il y eut un usurpateur à un moment donné. Manéthon considère tout de même qu’il s’agit d’une dynastie, tous les rois saïtes étant originaires de la même ville de Saïs, y compris l’usurpateur. Le XIXème siècle a la passion de la typologie, du découpage historique. C’est à ce moment-là que l’on détermine les périodes : Ancien, Moyen, Nouvel Empire, et les « Périodes intermédiaires ». Or, on sait aujourd’hui que la seule période étant véritablement un empire, et donc celle qui connut une politique expansionniste qui fait sortir les Egyptiens du continent africain, est la période des Thoutmosides, avec une politique impériale s’étendant sur deux continents, africain et asiatique. Alors que les grands empires arrivent plus tard au Proche-Orient, au premier millénaire, l’Egypte démarre donc plus tôt que les autres une politique de conquête impériale. L’Egypte a été un « incubateur », avec une phase de créativité politique très forte aux IIIème et IIème millénaires. Au troisième millénaire, à l’époque des pyramides, on n’est absolument pas certain qu’il s’agisse d’un empire, il subsiste très peu de traces de domination de l’Egypte hors de la vallée du Nil. Lors du moyen empire, les Egyptiens sont descendus assez bas au Soudan actuel, mais est-ce suffisant pour en faire un empire ? Les Anglais se montrent plus prudents en utilisant le mot kingdom, signifiant « royaume ».

Depuis une trentaine d’années, les découvertes archéologiques ont renouvelé notre connaissance de l’Egypte ancienne …

Damien Agut : Oui, et pourtant le public a encore aujourd’hui la vision d’une égyptologie qui ne se renouvelle pas, pensant que les plus grandes découvertes ont été faites dans les siècles passés. Or, c’est une perception erronée. L’Egypte est une bénédiction pour les archéologues, du fait de son climat sec. Les conditions de conservation des débris organiques sont uniques au monde. On dispose donc de momies, même naturelles, choses exceptionnelles dans nos sols et nos climats d’Europe occidentale. A cela s’ajoute la concentration de l’essentiel de la population sur la seule zone de la vallée du Nil.

Pendant très longtemps, les archéologues ont recherché en Egypte avant tout des textes, des monuments, de beaux objets. La découverte de Toutânkhamon est le fruit de cette archéologie portée sur les « trésors ».

Or, on s’est rendu compte que, par exemple, sur le mobilier du trésor de Toutankhamon, se trouvaient, pris dans les fibres des textiles, des pollens, des graines restés en très bon état, et en pratiquant des analyses palynologique et archéo-botanique de ces restes, on va pouvoir reconstituer l’état de la flore au moment de la vie de Toutânkhamon, quand ce mobilier était utilisé en pleine nature. Ce renouvellement très profond que connait aujourd’hui l’égyptologie est lié au fait que viennent aujourd’hui en Egypte des équipes d’archéologues, techniciens, qui sont capables d’exploiter ces restes organiques, d’animaux, de végétaux, d’étudier de manière précise le bâti. On commence à savoir ce que les gens mangeaient, à connaître la démographie, à calculer l’espérance de vie à la naissance, et les ratios de nombre d’enfants, chose impossible pour d’autres civilisations, à partir de sources papyrologiques datant des époques hellénistiques et romaines. Sur les momies, on peut procéder à des analyses paléopathologiques et connaître les maladies dont les Egyptiens étaient atteints.
Beaucoup de ces techniques ne sont mises en œuvre que depuis une dizaine d’années. En ne travaillant que sur les monuments, et sur les textes, les chercheurs ne captent que ce qui concerne les élites.

Or, 95% des Egyptiens vivaient dans des habitations en terre crue et n’écrivaient pas. En faisant appel à une archéologie très technique, il est possible ainsi étudier toutes les autres couches de la population.

Ainsi, l’Egypte, grand pays agricole durant quatre millénaires, ne compte à ce jour qu’un seul village pharaonique fouillé. C’est dire tout ce qu’il y a encore à comprendre de ces sociétés anciennes. La marge de progression est considérable.

Au-delà de l’histoire des « rois », votre ouvrage s’attache à décrire l’organisation de la société égyptienne, dans son ensemble, une histoire politique …

Damien Agut : L’Egypte n’est pas un monolithe. Elle connaît des formes d’organisation politique très différentes d’une période à l’autre. A l’époque des pyramides, le pouvoir royal se concentre sur un secteur géographique limité. Les documents à disposition viennent essentiellement de la région de Memphis où l’on perçoit qu’un noyau très puissant domine l’ensemble de l’Egypte à travers cette région. J’ai évoqué la période impériale de grande expansion des Thoutmosides. Cinq ou six siècles après celle-ci, la situation est radicalement différente : l’Egypte sera avalée dans des empires, l’empire napatéen, assyrien, perse, l’empire hellénistique d’Alexandre le Grand et l’Empire romain. Durant la période dite « libyenne », le pouvoir circule entre les membres de la famille élargie aux frères, aux cousins, tandis pendant la période Thoutmoside, le pouvoir est concentré autour d’une famille nucléaire. Le fonctionnement de ces monarchies au fil du temps est donc très différent, même si elles se présentent sous les mêmes attributs pharaoniques.

L’idée d’un paysage nilotique immuable a imprégné les récits de voyageurs européens, pensant se trouver face aux mêmes campagnes que celles que voyaient Amenhotep III, mais rien n’est moins vrai … On oublie que, jusqu’aux années 1970, l’Egypte était soumise aux aléas du fleuve …

Damien Agut : C’est une illusion que l’observateur adore avoir. Mais grâce à ces travaux de l’archéologie de l’environnement, on sait que ce n’est pas le cas. A la période des pyramides, démographiquement, l’Egypte est peuplée de quelques centaines de milliers d’habitants. A l’époque romaine, elle en est à plusieurs millions. Le seul fait du nombre d’hommes change le paysage. Le Nil est à la base un fleuve tropical assez divaguant. On peut imaginer une végétation sauvage, au sortir de la période néolithique. Plus la population va croître, plus la végétation va être maîtrisée. L’Egypte est une oasis, le milieu le plus malléable. Et donc toute intervention humaine laisse des traces pendant très longtemps. Au XIXe siècle, la culture du coton dans la vallée va modifier en profondeur le paysage, avec le percement de canaux rectilignes. Précédemment, sur trois millénaires, le paysage a été remodelé plus d’une fois, sous la pression démographique.

On s’extasie à raison face aux pyramides, mais c’est oublier le travail gigantesque déployé pour modeler le paysage le long du Nil au fil des millénaires…

Damien Agut : Le paysage égyptien est le produit du travail des hommes, travail réalisé à une époque où l’on ne disposaient pas de moyens mécanisés, mais où cela se faisait à la force des bras. Les crues du Nil sont ravageuses, il faut recommencer d’une année sur l’autre le travail sur les canaux, sur les digues. Il faut un travail patient, opiniâtre des hommes sur des millénaires, qui s’est poursuivi jusqu’à la construction en 1970 du barrage d’Assouan, pour rendre cet espace vivable, et aujourd’hui l’un des plus peuplés densément du monde. Si on pense que le paysage est un don du Nil, c’est oublier ce travail considérable, au regard même de la construction des pyramides.

Comment était organisée la société rurale égyptienne ?

Damien Agut : C’est une société organisée autour de villes et de villages. Les hommes sont attachés au lieu d’où ils viennent.

On présente souvent le panthéon des dieux égyptiens. Cela n’a jamais existé en tant que tel dans l’esprit des Egyptiens. Ils sont avant tout attachés au dieu de leur village, de leur ville, un dieu différent d’un site à l’autre,

vers lequel vont leur piété, leur sentiment religieux, sans pour autant nier l’existence des autres dieux. Les dieux égyptiens sont enracinés dans des lieux. Cela renvoie à un mode d’organisation de la société dans lequel les villes et les villages constituent les atomes du paysage et de l’organisation sociale. Le roi doit faire payer des impôts, peut se prévaloir de la royauté pour le faire, mais il doit composer avec les élites locales. C’est par l’entremise de ces élites que le pouvoir royal agit, lève l’impôt ou recrute des soldats. Elles jouent le rôle d’interface entre le roi et la population.

Vous expliquez l’étonnante pérennité des institutions religieuses égyptiennes notamment par l’autonomie économique des temples. Monarchie et institutions religieuses se complètent …

Damien Agut : Le pouvoir des élites locales va s’incarner aussi dans le temple et la manifestation de l’autonomie de ces villes et villages s’incarne dans ce temple. Ce temple dispose d’un domaine, réputé inaliénable, ce qui signifie que le roi ne peut pas s’emparer des terres des temples. Mais, très tôt dans l’histoire égyptienne, le roi se glisse dans le temple en se faisant le premier prêtre. Pour les Egyptiens, ce n’est pas le prêtre qui donne l’offrande aux dieux, c’est le roi. Les prêtres égyptiens le sont donc par délégation de pouvoir royal. C’est la raison pour laquelle on trouve des représentations de pharaons dans les temples. C’est un système qui s’établit probablement à la fin du IVème millénaire, on ne dispose pas de documents pour dater la mise en place de cette organisation et qui permet au roi d’avoir une assise sur les villes et les villages à travers le temple.

L’exposition Toutânkhamon à Paris nous offre l’opportunité d’évoquer le règne de la lignée des Thoutmosides, une phase de l’histoire égyptienne que l’on qualifie avec raison « d’impériale » …

Damien Agut : Les Egyptiens vont résoudre à ce moment-là un problème structurel qu’ils connaissent encore aujourd’hui sous une forme différente : la très forte pénurie en matières premières. L’Egypte est un pays qui est marqué par une écologie d’oasis, pauvre, et dès l’âge du bronze, elle est confrontée à un problème de ressources en bois, nécessaire pour la construction de bateaux, et surtout pour la métallurgie. Il lui faut donc aller chercher les résineux en Méditerranée, et donc accéder au Levant. Elle s’y approvisionnera également en métaux tels le cuivre et l’étain. Pour cela, il lui faut de l’or qu’elle trouve dans les terres orientales d’Egypte et de Nubie. Les Egyptiens vont donc être tentés de faire de l’expansionnisme au Levant pour avoir accès à la ressource en bois et en même temps tenir la Nubie, pour l’or et la déportation d’esclaves. Et cette organisation qui avait été tentée au moyen empire, sans vraiment de succès, connaît sa pleine réussite lors du nouvel empire. Cela nécessitait une grande armée et une administration très importante, toute la difficulté étant de tenir sur la durée. Or, on verra que l’Egypte privilégiera le Levant, et au fil du temps abandonnera peu à peu les territoires du sud. La dynastie Thoutmoside est originaire du sud, alors que la dynastie suivante sera de la région du delta, du nord. De même, la capitale située à Thèbes alors reviendra à Memphis.

Outre cette politique expansionniste, en quoi cette période Thoutmosides se distingue-telle ?

Damien Agut :

Aux XVIème, XVème et XIVème siècle avant J. -C, sous le règne d’Amenhotep III, on sent un bouillonnement intellectuel. Il est perceptible dans l’art, la littérature, la langue, mais faute de sources suffisantes, il est difficile de le caractériser.

C’est, semble-t-il une société en questionnement, sur son rapport au monde, ne serait-ce qu’au niveau de la poésie amoureuse et l’enrichissement de la langue, remarquable à cette époque. C’est une période d’une très grande richesse et d’une vivacité intellectuelle très impressionnante.

Parmi les illustres pharaons de la période Thoutmosides, Amenhotep IV-Akhénaton monte sur le trône aux alentours de 1352 et va rompre avec une tradition millénaire, en se faisant le promoteur exclusif du culte d’Aton et en faisant bâtir une nouvelle capitale, ce culte du disque solaire est déjà ancré depuis longtemps chez des Egyptiens …

Damien Agut : On peut porter un regard double sur Akhenaton, le voir comme un « allumé » avec des lubies. Mais on peut aussi, en cherchant à être rationnel, supposer qu’il avait mené une réflexion et que ces décisions répondaient à des besoins de rationalité politique. Il y avait dans cette société égyptienne, du fait de sa politique impérialiste, des catégories de sujets au service du roi, administrateurs, soldats, itinérants, déplacés par obligation de service d’un bout à l’autre de l’empire et donc coupés de leurs racines et du dieu de leur village. L’idée d’un dieu unique accessible en tout lieu répondait sans doute à un besoin exprimé par cette classe monarchique qui sert le roi. D’un point de vue sociologique, le culte solaire n’apparait pas comme une lubie. On voit d’ailleurs les prémices du culte solaire chez Amenhotep III et chez les grands souverains de l’Orient, qu’ils appellent Soleil des soleils. Le soleil joue un rôle particulier dans la langue politique à cette période-là. Pour ma part, je perçois davantage Akhenaton comme quelqu’un ayant cherché à répondre aux aspirations de son époque en modifiant l’organisation, parce que, sous l’effet de l’empire, la société évoluait. Géo stratégiquement, la décision d’Akhenaton de faire la capitale au centre est géniale. Mais cet équilibre qu’il a cherché n’était sans doute pas tenable. Pour financer le culte solaire, Akhenaton va détourner les revenus des terres appartenant aux temples d’Amon au profit du temple du culte d’Aton. Il n’en fallait pas plus pour se fabriquer des ennemis politiques, puissants, et en particulier les élites de Thèbes, rattachées au temple d’Amon. Il lui fallait être très solide pour affronter ces élites non seulement à Thèbes, mais à travers tout le royaume, dans toutes les villes et villages. En se mettant à dos les élites locales, il perdait sa courroie de transmission vers la population. Parallèlement à cela, il était de santé fragile, et avait eu des difficultés à engendrer un descendant mâle. Tous ces éléments peuvent être à l’origine de l’échec de sa politique. Le financement du nouveau culte au détriment de l’ancien culte a été de sa part une véritable déclaration de guerre politique.

Après le décès d’Akhénaton et sa montée sur le trône en 1336, Toutankhamon va s’employer à effacer l’œuvre de son père…

Damien Agut : L’entourage royal a cherché à calmer le jeu politiquement. Il est difficile de savoir jusqu’à quel point Toutânkhamon lui-même a pu adhérer à ce revirement. On va alors revenir à la situation antérieure au règne d’Akhénaton. Il faut être très prudent, car nous avons très peu de données sur cela, principalement des noms, et une stèle dite de la « restauration », un mot qui dans notre histoire est très connoté, il faut donc se méfier de l’interprétation que l’on peut en faire. Nous savons que par la suite, les Ramessides vont aussi recréer un culte impérial, mais cette fois basé sur une triade, et donc eux aussi vont maintenir l’idée de dieux qu’ils peuvent vénérer d’un bout à l’autre de l’empire. Cela répondait, à mon avis, à une nécessité sociologique. Ce ne sera plus le cas après, ils reviendront à ce système des dieux locaux.

A quoi tient, selon vous, le fabuleux destin sur trois millénaires de l’Egypte des pharaons ? La géographie, le climat, le contexte géopolitique ?

Damien Agut : Je crois que le milieu façonne les hommes. Le caractère oasien, relativement isolé, avec ce fleuve, pourvoyeur de limons garantissait à la fois un relatif isolement et une certaine auto-suffisance alimentaire dans la vallée, pour une population relativement nombreuse. En même temps, le fait que la population soit répartie le long d’un même couloir fluvial facilite son contrôle politique par une autorité unique. Je pense aussi que les pénuries structurelles, le manque de bois, et d’accès aux métaux poussaient à l’expansionnisme. Cela a créé un cocktail dynamisant la société, la poussant à l’expansion et en même temps qui lui garantit une certaine stabilité politique. Il y a une grande région, très tôt investie par un pouvoir politique. Les attributs du pharaon (« roi ») seront repris durant des millénaires, car dans l’espace égyptien c’est le seul moyen de dire à la population « je suis le roi ». Les Perses, les Grecs, les Romains vont aussi se glisser dans les attributs pharaoniques, pour dire aux populations « voilà le pouvoir que j’entends exercer sur vous ».
Ce destin, cette étonnante stabilité sur trois millénaires, viennent de ce mélange entre l’insularité du lieu et le fait qu’il ait acquis très tôt une homogénéité politique forte. Ce système éclate le jour où Constantin refuse de jouer le jeu pharaonique, affirmant qu’en tant qu’empereur chrétien, il refusera de vénérer les animaux sacrés. Dès lors, il casse le lien théologique établi au début de l’histoire pharaonique, où c’est le roi qui rendait le culte. L’empereur romain refusant de rendre le culte, on ne peut plus le faire figurer comme pharaon. Il a alors perdu sa fonctionnalité théologique avec pour conséquence la disparition du pharaon.

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