Entré par Sarrebrück, il participe aux terribles combats autour de Metz puis au siège de cette cité. Son armée gagne alors la Loire, où il prend part à de nombreux accrochages autour d’Orléans et du Mans. Pendant son périple, il prend des notes qui lui permettent de publier, en 1895, son journal. Le lecteur y voit la boucherie autour de Gravelotte, les corps qui s’entassent. Il côtoie les combattants : la lâcheté d’un sous-officier qui se cache pendant l’assaut ; le burlesque de cet homme qui tombe frappé par une balle, mais qui se relève immédiatement, car cela ne l’a touché qu’au coccyx. Ce sont surtout les interminables marches, la quête permanente de la nourriture. Ici, Français et Allemands fraternisent ; là, ils se déchirent. Ce récit, traduit par Jean-Louis Spieser, nous rappelle le sort des fantassins qui, loin des grandes stratégies, vivent dans leurs chairs la guerre, ce moment incompréhensible.
Fritz Fischer. Ma guerre de 1870. Journal d’un soldat prussien
Article de la revue Histoire Magazine N14
Mobilisé en juillet 1870, Fritz Fischer ne rentre chez lui qu’en juin 1871. Entre ces deux dates, il parcourt 2 500 kilomètres à pieds : il a fait toute la guerre de 1870-1871 en France.
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À propos de l’auteur
Philippe Martin
PHILIPPE MARTIN est professeur d’histoire à l’université Lyon 2. Il a dirigé le GIS-Religions du CNRS et l’ISERL (Institut supérieur d’études des religions et de la laïcité). Ses recherches l’amènent à étudier les pratiques religieuses des croyants du xvie siècle à aujourd’hui. Il a publié sur l’histoire des pèlerinages, de la mort et de la messe, plaçant au cœur de son travail l’individu et son comportement.