80ème anniversaire de la médaille de la Résistance française

7 février 2023 | Évènements

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80ème anniversaire de la médaille de la Résistance française

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Le 13 juillet 1942, la France libre devient la France combattante sur décision de son chef, le général de Gaulle.
Cet acte marque le caractère unitaire de toutes les forces françaises luttant contre l’occupant et Vichy, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du territoire national.

Dans le but d’unir et de reconnaître celles et ceux qui se sont engagés
dans la lutte contre l’ennemi, Charles de Gaulle a institué la médaille de la Résistance française.
En lui réservant de la sorte une décoration particulière, le chef des Français libres a inscrit dans l’histoire nationale la spécificité du combat résistant, à côté des autres distinctions existantes telles la Légion d’honneur, la Médaille militaire ou encore la croix de guerre.

UNE VOLONTÉ DU GÉNÉRAL DE GAULLE

Soucieux de décorer davantage d’individus et de collectivités sans pour autant céder sur l’extrême sélectivité de l’ordre de la Libération créé en novembre 1940, le général de Gaulle, chef de la France libre, envisage dès le début de l’année 1942 la création d’une nouvelle décoration. Le chef des Français libres met en place en juillet 1942 « une commission ayant pour objet la création d’une décoration destinée à récompenser les mérites des personnes ayant eu une part effective et
importante dans le ralliement des territoires à la France combattante. » 1 Le 20 août 1942, la commission arrête son choix sur l’appellation de cette nouvelle décoration qui devient la « médaille de la Résistance française » mais dont l’objet initial s’élargit rapidement à d’autres services rendus que le seul ralliement de territoires.
Il s’agit en réalité bien plus que de créer une nouvelle distinction. Dans un contexte difficile pour le général de Gaulle à la fin 1942 et au début 1943, la médaille de la Résistance française lui permettrait de disposer d’un instrument pour renforcer sa légitimité comme chef de la France combattante alors que celle-ci est mise à mal à la fois par les Alliés, notamment Roosevelt, qui lui préfèrent le général Giraud, et par la contestation qui se développe à son égard chez certains chefs de mouvements en métropole, comme Henri Frenay, qui lui reprochent de vouloir « confisquer » la Résistance intérieure au profit de la France combattante. C’est ce qui ressort du courrier que le commandant Claude Hettier de Boislambert adresse à l’intendant militaire le 4 mai 1943. En lui transmettant le projet de l’insigne destiné à servir pour la médaille de la Résistance, Hettier de Boislambert précise « […] le général de Gaulle insiste personnellement très vivement pour que ce projet soit exécuté dans les délais minima. Je suggère que l’exécution de cette décoration soit confiée à des spécialistes car le Général tient, pour des raisons de justice, de propagande et de politique à ce que l’attribution de cette médaille ait lieu aussi rapidement que possible. »

UNE MÉDAILLE, POUR QUI ?

Par l’ordonnance du 9 février 1943, le général de Gaulle institue la médaille de la Résistance française « destinée à reconnaître les actes remarquables de foi et de courage qui, en France, dans l’Empire et à l’étranger, ont contribué à la résistance du peuple français contre l’ennemi et ses complices depuis le 18 juin 1940 ».
Peuvent être distinguées par cette décoration les personnes qui ont pris une part effective et exemplaire à la Résistance. Il peut s’agir :
> de résistants de l’intérieur ;
> de Français libres ;
> de participants aux ralliements des territoires français,
de troupes, de navires ou d’avions à la France
combattante ;
> de participants à des organisations de la France
combattante à l’étranger ;
> de déportés et internés de la Résistance ;
> à titre posthume, de fusillés, de morts en déportation
ou au cours de leur internement, de résistants et de
Français libres tués au combat, exécutés par l’ennemi
ou décédés en mission de guerre (loi du 6/08/1948,
décrets du 23/09/1950 et du 28/6/1962) ;
> à titre exceptionnel, d’étrangers qui se seraient distingués
dans l’accomplissement d’actes comparables au service
de la France (décret du 2/11/0945).
Le décret du 9 février 1943, fixant les modalités d’application de l’ordonnance n° 42 de la France libre signée le même jour, prévoit la forme de la médaille de la Résistance, sa place protocolaire dans le port des décorations officielles, ainsi que les conditions d’attribution.

Projet d’ordonnance instituant la médaille de la Résistance française
corrigé de la main du général de Gaulle. Toutes les annotations du Général
seront prises en compte dans la version finale de l’ordonnance du 9 février 1943.
Musée de l’ordre de la Libération. N° d’inv. N7.

UN SYMBOLE RÉGALIEN

La réalisation des premiers exemplaires est assurée par la maison londonienne J.R Gaunt and Son. Après la Libération, le modèle officiel de la médaille est frappé par la Monnaie de Paris tandis
que des modèles dits « privés » sont produits par d’autres fabricants.
Des documents et témoignages attestent du parachutage de quelques médailles en France occupée qui ont été remises dans les maquis, notamment dans les départements de l’Ain et de la Drôme, soulignant ainsi la volonté de décorer immédiatement des combattants malgré le contexte d’occupation.
Par ailleurs, le général de Gaulle procéda lui-même à une remise de médailles de la Résistance à la villa des Glycines à Alger le 6 avril 1944. Au cours de cette cérémonie, la médaille fut notamment remise à Jacques Soustelle, directeur général des services spéciaux, à René Capitant, commissaire à l’Instruction publique du Comité français de la Libération nationale, ou encore à l’officier d’état-major Bernard Karsenty.

Ce n’est qu’au terme de la guerre, par une ordonnance du 2 novembre 1945, qu’il est décidé d’instituer un grade supérieur – avec rosette – pour les résistants s’étant signalés par l’importance des services rendus ou par la gravité des risques encourus. La rosette, de couleur rouge et noire, est apposée sur le ruban. Actuellement, dans l’ordre de préséance des décorations, la médaille de la Résistance figure en dixième position.

Sources : D.P. Ordre de la Libération. Hotel national des Invalides.

Pour informations complémentaires, téléchargez le dossier.

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