Cette exposition réunit plus de 160 d’oeuvres provenant d’institutions prestigieuses étrangères et françaises : Windsor – The Royal collection, le musée du Louvre, la Bibliothèque nationale de France, musée national du château de Pau, les Archives nationales, le musée de l’Armée, la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, le musée Carnavalet, …
Le portrait équestre, un symbole du pouvoir
Dans la culture occidentale, la figure du cavalier incarne l’ambition du pouvoir. Durant la Renaissance, les grands personnages de la cour de France ont particulièrement recours à ce thème et les artistes à leur service oeuvrent à créer des mises en scènes inédites. Issue de la tradition médiévale, le portrait à cheval sur le champ de bataille ou en tournoi reste intrinsèquement lié à la chevalerie. L’image équestre, en particulier sur les sceaux, est profondément associée au pouvoir noble, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes.
Le renouvellement de la figure équestre
Sous le règne de Charles VIII, les Guerres d’Italie assurent un regain d’intérêt à ce thème. Mais ces guerres sont aussi l’occasion de découvrir un nouveau langage, fondé à la fois sur les grands modèles antiques et sur les inventions littéraires italiennes. Les nouvelles images montrent un personnage sur un cheval majestueux et au pas, à rebours de la fougue chevaleresque, ou bien sur un char. Le portrait réaliste se mêle avec des allégories ou avec le souvenir des empereurs romains du passé. Les grandes fêtes et les entrées royales, où la parade à cheval joue un grand rôle, participent aussi au renouvellement de la mise en scène équestre en peinture et en sculpture.
Une représentation du pouvoir démultipliée
La France développe aussi des expériences spécifiques. Durant les Guerres de Religion, la représentation presque journalistique des événements contribue à un nouveau type de portrait à cheval. Le peintre Jean Clouet crée pour François Ier une image appelée à devenir un véritable modèle : le cheval et son cavalier sont de profil, mais le souverain tourne la tête de trois quarts. La monture, au passage, est richement caparaçonnée et le roi en armure. Cette représentation est ensuite reprise par tous les rois Valois et par les Bourbons. Elle est même déclinée pour de grands personnages de la noblesse du temps d’Henri IV et elle fait l’objet d’une variante à l’antique à partir du règne de Charles IX.
Sous le règne d’Henri IV, le portrait équestre est démultiplié par le biais de l’estampe : tout en continuant à employer la mise en scène des Valois, les artistes au service des Premiers Bourbons inventent des formules poses inédites : le roi sur le cheval dressé, le roi à la chasse ou encore le cavalier enfant, lorsque le jeune Louis XIII, âgé de seulement neuf ans, monte sur le trône.
La statue équestre
Les ambitions de la Renaissance en matière d’image équestre culminent autour de la question de la statue équestre, dont il ne reste malheureusement presqu’aucun exemple en France. Fragments, écrits et dessins, permettent néanmoins d’en saisir l’histoire. C’est tout d’abord une quête de forme qui oscille entre le modèle impérial antique et la figure du cheval dressé expérimentée par Léonard de Vinci. C’est aussi une nouvelle mise en contexte de la statue équestre.
Si elle figure aux portes des villes ou des palais ou dans les décors de fête et les entrées royales, elle vient aussi couronner les tombeaux et elle investit tardivement l’espace public, comme la pointe du Pont-Neuf à Paris, ouvrant la voie au grand concept de « place royale », écrin de la statue équestre du souverain, que le XVIIe siècle fera triompher.
Commissariat de l’exposition :
Guillaume Fonkenell, conservateur en chef du patrimoine au musée national de la Renaissance au château d’Écouen
Informations pratiques
Musée national de la Renaissance
Château d’Écouen – 95440 Écouen
01 34 38 38 50
www.musee-renaissance.fr
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Ouvert tous les jours sauf le mardi, le 25 décembre et le 1er janvier
De 9h30 à 12h45 – De 14h00 à 17h15 (17h45 du 16 avril au 30 septembre).