Lorsque l’historien se mue en détective, rassemble les témoignages, les confronte, interroge inlassablement les archives, en exploite de nouvelles jusque là ignorées, alors peu à peu les voiles se lèvent et découvrent ce jeu d’ombres. L’histoire de Vichy, trop proche, trop sensible a encore bien des recoins obscurs.
Trop de dissimulations et de mensonges ont fini par engloutir les mémoires. Yves Pourcher a reconstitué quelques moments et fait apparaître des facettes ignorées de ces ombres, ces personnages qui hantèrent les salons dorés du pouvoir et les soirées de Vichy, Jean Luchaire, Josée Laval, Paul Morand, Gaston Bergery, Wladimir Sokolowsky, cet agent double à la solde des nazis et des Soviétiques, ou encore Simone Signoret si discrète sur son salaire au journal collabo Les Nouveaux Temps. Comme si dans ce théâtre crépusculaire, les ombres s’étaient soudain mises à parler.
Vichy théâtre d’ombres. D’Yves Pourcher. La librairie Vuibert. Septembre 2019.
336 pages 22,90 €.