Parce qu’elles appartenaient encore à une génération où les femmes ne prenaient pas la parole, abandonnaient le terrain de la notoriété aux hommes, leur discrétion a fait le lit de leur minoration dans l’histoire de leur pays, ainsi que le rappelle Michèle Cointet dans cet essai qu’elle consacre aux femmes durant la période de la guerre et de l’Occupation. Et pourtant, comme jamais par le passé les femmes ne se seront engagées activement, peu pour l’occupant et davantage dans la clandestinité, alors même que le régime de Vichy les avait assignées dans leur foyer. Dès lors que notre vision de la Résistance devait s’élargir au-delà des seuls évènements militaires, mais aux faits de résistance civile, au sauvetage des Juifs par les « Justes », à la presse clandestine, le rôle des femmes a fini par s’imposer. Loin de se cantonner aux seules actions héroïques, Michèle Cointet présente différents portraits de femmes, épouses de dirigeants, collaboratrices, femmes écrivains, Françaises libres, chef de la Résistance, ou déportées. Une belle réflexion sur la place des femmes dans la société qui allait connaître dès lors une notable évolution.
Les Françaises dans la guerre et l’Occupation. De Michèle Cointet. Fayard Histoire.
Septembre 2018. 320 pages. 22 €.