Jacques- Olivier Boudon analyse la vie sexuelle en France au tournant des années révolutionnaires et de ce début du XIXe siècle, avec l’évocation de nombreux exemples extraits des archives et de faits divers, et en s’appuyant sur de nombreuses sources judiciaires, policières et des archives départementales afin de dresser un tableau le plus représentatif possible des mœurs de l’ère napoléonienne. Débarrassée de la tutelle de l’Eglise par la Révolution, la pratique du contrôle des naissances amorcée au XVIIIe siècle tend à s’intensifier dans toutes les couches de la population. En dépit des tentatives d’encadrement des mœurs par le code civil et le code pénal, la société et notamment les élites sont davantage enclines au libertinage qu’à la moralisation outrancière. Pour autant, le Consulat et l’Empire marque un raidissement ne serait-ce qu’en fondant la société nouvelle sur la famille légitime. Ces années sont également marquées par les guerres et l’armée compte environ 2 500 000 jeunes hommes célibataires âgés de 20 à 25 ans qui quittent leur foyer, restent parfois jusqu’à vingt ans sous les drapeaux, parcourent l’Europe, et dont seulement un tiers a convolé à la fin des guerres napoléoniennes. Même si Napoléon prône la fidélité conjugale pour ses contemporains, il multiplie lui-même les conquêtes féminines et résiste rarement à la tentation.
J.-O. Boudon passe également en revue les mœurs des autres membres de la famille Bonaparte. En dépit de la dépénalisation de l’homosexualité, comment est perçue cette pratique ? Et quelle place pour la prostitution sous le Consulat et l’Empire ? Que révèle la littérature érotique de l’époque ? Autant de questions pour un tour d’horizon complet sur la vie intime des Français sous Napoléon.
Le sexe sous l’Empire. De Jacques- Olivier Boudon. Ed. La librairie Vuibert.
368 pages. Octobre 2019. 23.90 €
