
Ces dernières années, la chaine Arte a diffusé des docufictions aux effets spéciaux époustouflants : « Bonaparte, la campagne d’Égypte », « Napoléon, la campagne de Russie », mais aussi « Trafalgar », « Le destin de Rome », etc. Derrière ces productions- réalisations que nous avons tant appréciées : Fabrice Hourlier. Un passionné d’histoire et de technique qui a su magnifiquement mettre l’une au service de l’autre. « La guerre des As », sa dernière production, diffusée sur Arte depuis le 10 novembre, raconte l’histoire de ces glorieux aviateurs de la Première Guerre mondiale. Fabrice Hourlier a bien voulu répondre à nos questions …
Fabrice Hourlier, vous êtes réalisateur de films documentaires historiques. On vous doit un grand nombre de réalisations telles que : « Bonaparte, la campagne d’Égypte », « Napoléon, la campagne de Russie », « Le destin de Rome », « Au nom d’Athènes », l’adaptation télévisuelle de l’ouvrage de Lorant Deutsch « Le Métronome », « Trafalgar », ou encore « La guerre des As ». Comment êtes-vous venu à la réalisation ?
Fabrice Hourlier : Je suis un réalisateur passionné d’animation. Personnellement, cela fait 30 ans que je travaille sur des ordinateurs. J’ai souhaité être réalisateur dès l’âge de 11 ans. A 18 ans, tout en suivant une formation de réalisateur, j’ai acheté du matériel en pièces détachées pour commencer à travailler sur de l’animation. Mais, à l’époque, faire une simple sphère demandait plus de 12 heures ! J’ai donc très tôt essayé de combiner mon métier de réalisateur avec les nouvelles technologies. Je suis passionné d’histoire depuis toujours. À 21 ans j’ai réalisé un court-métrage. C’était une fiction, tournée sur fond vert, j’avais réalisé moi-même les décors en images de synthèse, et à l’occasion d’un petit travail pour Link, une société qui produit l’émission E=M6, j’ai appris, en déjeunant avec l’animateur Marc Lesguy, que cette chaîne recherchait un réalisateur. Bien que n’ayant jamais réalisé pour la télévision, j’ai parlé de mon court-métrage. Il m’a alors proposé de le lui montrer et l’a trouvé très bien. Il m’a dit « Tu commences dans deux mois ». C’est ainsi que je suis devenu réalisateur pour la télévision.
Avant de réaliser des docufictions historiques, quels types de productions réalisiez-vous ?
Fabrice Hourlier : Mes premières émissions de télévision sur M6 à l’époque étaient déjà sur fond vert. J’étais un des rares réalisateurs à faire à la fois la réalisation complète d’une émission, à diriger l’animateur, et en même temps être capable de réaliser le côté artistique du programme. À partir de mes ordinateurs, chez moi, je réalisais les génériques et les décors des émissions. Et cela, je le fais depuis une trentaine d’années. Je réalise aussi l’émission « d’Art d’Art » depuis sa création. C’est également une émission sur fond vert. J’ai réalisé du « flux » pendant 15 ans, c’est-à-dire, des magazines, des jeux télé, à destination des chaînes privées, M6, le câble, Canal J, MCM, Paris Première, TF1. C’étaient des émissions, un peu toujours les mêmes, mais très techniques, très complexes à réaliser, avec des images de synthèse, des effets spéciaux et qui étaient destinées à n’être diffusées qu’une fois.
Comment êtes-vous passé à la réalisation de docufictions historiques ?
Fabrice Hourlier : J’ai eu envie d’évoluer vers autre chose. Il y a 11 ou 12 ans, sont apparues les premières docufictions mélangeant des historiens et des images de fiction ou d’archives, le format m’a plu. J’étais amateur d’histoire depuis toujours et j’ai eu envie d’apporter mon savoir-faire à ce type de créations. Je trouvais intéressant de raconter le passé avec les outils du futur. Mon associée, Stéphanie Hauville, avait même le désir de devenir professeur d’histoire. Ensemble, faire des films d’histoire s’est imposé comme une évidence. Et c’est là que j’ai réalisé « Trafalgar » ma première docufiction. Je trouvais intéressant de pouvoir créer en images de synthèse des …
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