On ignore souvent que ces trois ensembles géographiques et culturels découlent de trois royaumes qui émergèrent au IIIe siècle de notre ère sur les ruines d’un empire fondé par les Han 400 ans auparavant et entré en décadence. Ce IIIe siècle commencera par la révolte des Turbans Jaunes et se poursuivra par une période de guerres, de famine et de dévastations dont une poignée de soudards furent responsables. Bien plus tard, la littérature enjolivera cette époque et ses protagonistes au point que c’est un chef d’œuvre chinois du XIVe siècle, le « Roman des Trois Royaumes » (Sanguozhi Yanyi), qui popularisera les personnages héroïques de cette période troublée : Yuan Shao, Liu Beï, Zhuge Liang, Sima Li et surtout Cao Cao.
Le dernier des empereurs Han abdiqua finalement en 220, sous la contrainte de Cao Pi, le fils de Cao Cao. L’empire sera réunifié quelques années plus tard sous l’autorité d’une nouvelle famille, d’origine plus modeste, les Sima.
Un éclairage utile sur cette époque enrichi par l’analyse d’un certain nombre de découvertes archéologiques récentes. On y apprend notamment que l’origine de l’écriture chinoise pourrait se trouver sur les signes tracés sur des os de grands animaux employés lors de pratiques divinatoires.
Danielle Elisseeff, Trois Royaumes. La Chine du IIIe siècle, Un monde en convulsions, Passés Composés, 2023, 224 pages, 20 euros