Article publié dans Histoire Magazine N°13
Entre 1100 et 1300, l’auteur a identifié 350 troubadours. Son livre est d’abord une étude sociale d’un groupe hétérogène parmi lequel on compte 49 nobles, dont des princes comme de roi Alphonse d’Aragon, 25 chevaliers, des femmes… Bien des portraits sont présentés comme ceux de Foulque de Marseille, fils d’un marchand, Elias Carel, d’abord orfèvre, ou Bertran de Born, seigneur étroite- ment mêlé à la politique de son temps. Ces troubadours s’affrontent en des combats poétiques, appelés Tenson ou Tornejament. Ils cherchent des places, de l’argent et, surtout, honneurs et réputation. Les styles sont abondamment décrits: sirventès (pièces satiriques), planh (complainte funèbre), canso (chant lyrique d’amour), ensenhamen (poème didactique), gab (plaisanterie)… Les troubadours écrivent pour une dame, comme Ermengarde, vicomtesse de Narbonne (1143-1197). Ils célèbrent la Vierge, se plaignent des guerres, tentent de réformer la société. Ces chants sont le «témoin spectaculaire d’une culture commune qui rassemble rois, princes, chevaliers et seigneurs» (sic p. 119).
“PETITE HISTOIRE DES TROUBADOURS”
par Laurent Macé Morlaàs, Cairn 186 p. 2023 11.50 €