Livre : Napoléon Bonaparte, “Discours de guerre”

par Guy Stavrides | Livres, N°10 Histoire Magazine

Article publié dans Histoire Magazine N°10

Excellente idée que de publier ce recueil de proclamations, d’arrêtés, d’allocutions et d’ordres du jour du général en chef Bonaparte, puis de l’empereur Napoléon 1er,qui s’adresse pour l’essentiel à ses soldats (ainsi qu’une fois à ses marins qu’il appelle« Camarades!» et deux fois aux soldats bavarois pour les exhorter à corriger les Autrichiens), mais aussi de temps en temps aux Français. Cela démarre avec la légendaire proclamation du 7 germinal an IV ( 27 mars 1796)en prélude à la première campagne d’Italie, à jamais disparue et réécrite par l’empereur à Sainte-Hélène. Le recueil s’achève avec son dernier discours, dicté à la Malmaison, le 25 juin 1815, interdit de publication par le gouvernement provisoire. Dans sa belle introduction, Jacques- Olivier Boudon rappelle entre autres qu’ « avant tout, la proclamation sert à conduire les soldats au combat, à les électriser ». Il s’agit bien « de renforcer le moral des troupes. La proclamation est alors généralement brève, concise. Elle claque dans le vent et doit être audible sur le champ de bataille, d’où des phrases courtes ». Elles « sont le plus souvent lues par les officiers de ses armées, capitaines, chefs de bataillon ou colonels selon les cas. Il n’est pas envisageable que la parole puisse porter au-delà des quelques centaines de soldats réunis au sein d’un bataillon. Il est dès lors important que les officiers aient une voix bien posée, sinon l’effet recherché serait perdu ».Jacques- Olivier Boudon insiste également sur le fait que les proclamations, publiées dans la presse, devront faire mouche sur le lecteur. L’évolution de leur contenu tiendra compte du changement de régime, le soldat français devenant a minima sous l’Empire un sauveur de l’humanité ! Et pourtant, convenons avec le président de l’Institut Napoléon que « ces discours forment une des plus belles pages de la littérature militaire».