Article publié dans Histoire Magazine N°13
Le renseignement et son exploitation remontent à la nuit des temps. Il est clair qu’un bon chef de guerre ne saurait se passer d’espions dignes de ce nom. Charlemagne en sut quelque chose. Lors de sa campagne de 782 contre les Saxons de Widukind, mal informées sur la position de l’ennemi, les troupes du comte Théodoric furent massacrées.
Le thème de l’espionnage dans le corpus des études médiévales, longtemps à la traîne, commence à se faire une place grâce à des historiens comme Valentin Baricault. Avec force précautions quant à l’évaluation des sources retenues, l’auteur nous invite à déchiffrer les arcanes de ce monde mystérieux. Ses subtiles analyses jettent un éclairage flambant neuf sur les réseaux de l’ombre. Il passe en revue les mots du renseignement, ainsi que les auteurs ayant abordé le sujet au moyen-âge, Taki Al-Harawi, Philippe de Mézières, Christine de Pisan, Philippe de Commynes, etc. Le métier d’agent secret n’est pas de tout repos. Ainsi, lors de la première croisade, juste avant la prise d’Antioche, le chef normand Bohémond réserve un sort aux espions turcs qui pullulent dans son camp (en les faisant rôtir à la broche, nous dit Guillaume de Tyr, qui pousse un peu le bouchon).
Baricault fait également la part belle aux ambassadeurs, toujours à l’affût d’un renseignement qui pourrait changer le cours de l’histoire. Eclaireurs et messagers font aussi partie du voyage auquel nous convie l’historien. Bref, si vous voulez en savoir plus sur les« ancêtres » d’O.S.S. 117, alors ce livre a été écrit pour vous…
“L’ESPIONNAGE AU MOYEN-ÂGE”
par Valentin Baricault Passés Composés 223 p. 2023 19.50€