Article publié dans Histoire Magazine N°13
Rien ne prédestinait Louis Feuillée (1660-1732) aux aventures. Fils d’un meunier provençal, il entre chez les religieux minimes d’Avignon en 1680. Sa formation lui fait découvrir les sciences: il a trouvé sa voie. C’est le temps où l’Aca- démie ne peut mener à bien ces travaux qu’avec des observateurs de terrain. Louis Feuillée remplit alors bien des missions parcourant la Méditerranée, l’Atlantique et les Mers du Sud. Il note les mouvements des astres, dessine les plantes… Il laisse d’innombrables observations, des ouvrages dont le Journal des observations physiques, mathématiques et botaniques et une Histoire des plantes médicinales. Ce ne sont pas uniquement des données techniques, mais aussi des descriptions et des aventures. Lors des interminables navigations, « le temps y paroit long et le moindre amusement suffit pour arrêter les esprits les plus sérieux ». Il est aussi un observateur de la peste de Marseille (1720) : « On vient de nous dire qu’on devoit remplir un vieux bateau de corps morts, et qu’on devoit le remorquer au large pour le couler au fond. » Aux côtés de Louis Feuillée, le lecteur parcourt le monde et voit s’épanouir le savoir.
“LES VOYAGES D’UN HOMME DES PRÉ-LUMIÈRES Louis Feuillée, religieux minime, astronome et botaniste du roi (1660-1732 ) “
Michel Froeschlé L’Harmattan 291p. 2022 32 €