Article publié dans Histoire Magazine N°12
Le 1er janvier 1804 était proclamée l’indépendance de Saint-Domingue, qui devenaitHaïti. La France, ancienne puissance coloniale, ne reconnut le nouvel Etat qu’en 1825 en échange d’une indemnité de 150 millions de francs or, soit trois ans de revenus de l’île ;accord négocié par le baron Mackau, envoyé par le roi Charles X avec 14 navires armés de 528 canons. L’événement marque la première décolonisation, début d’une autre forme de dépendance. Pour certains, cette dette est la cause du retard économique deHaïti qui mit près de cent ans à rembourser l’emprunt contracté sur la place de Paris.Pour d’autres, il est la raison d’une revendication : le versement par la France de 30 mil-liards d’euros de compensation. La bataille des mémoires, avec leurs revendications, faut rage. Cet ouvrage collectif, préfacé par l’économiste Thomas Piketty, fait le point sur les faits tout en poussant à la réflexion par des sous-titres forts : « géopolitique du faible», « cercle vicieux du surendettement »… Le rapport de Mackau, reproduit ici, est la pré-figuration des rapports déséquilibrés entre l’Europe et les pays moins développés.
HAÏTI-FRANCE LES CHAINES DE LA DETTE Le rapport Mackau (1825)
Collectif
Préface Thomas Piketty
Ed. Hémisphères 2022 20 €