L’iconographie a deux foyers principaux : Rome et l’Europe du nord. En France, elle s’épanouit d’abord dans deux villes portuaires, Nantes et Bordeaux, dont une partie de l’activité est dédiée à la traite négrière. Les Noirs sont alors présents sur les façades des maisons, dans les visages des mascarons ou les corps musclés des cariatides qui prolifèrent à partir du XVIIIe siècle.. Ils se retrouvent aussi des d’innombrables objets décoratifs : pendules, statuettes précieuses, enseignes de boutiques… Ces « créations magnifiaient le Noir tout en soulignant sa sujétion » (sic p. 101). Dans le dernier tiers du XVIIIe, cette iconographie suscite un malaise qui accompagne l’émergence des mouvements abolitionnistes. Désormais, le Noir est présenté comme un esclave qui se libère de ses chaînes. Le texte est accompagné d’un cahier d’une trentaine de pages qui présente une superbe iconographie en couleur.
Erick Noël, La sculpture du Noir au temps de la traite, Paris, Maisonneuve & Larose/Hémisphères, 2023, 119 pages, 24 euros