A Alger, en 2019. Paul-Yanis, journaliste, recherche la tombe de sa grand-mère décédée en 1965. Il est issu d’un français, Octave, et d’une algérienne, Samia (héros du 2e cycle des Carnets d’Orient). Il se souvient de son premier voyage en Algérie, en 1988. Il avait rencontré une jeune algérienne, Nour, qui lui avait révélé la montée en force des islamistes. Déjà à cette époque, le pays était au bord de la guerre civile… Douze années après la fin des Carnets d’Orient, racontant la conquête puis la guerre d’Algérie, Jacques Ferrandez entame un nouveau cycle, Suites algériennes. Contrairement aux Carnets d’Orient, l’auteur n’a pas suivi une trame chronologique. Présentant des portraits courts de personnages français ou algériens, il décrit les difficultés rencontrées depuis l’indépendance en 1962 : le coup d’État de 1965, la montée du Front Islamique du Salut entre 1988 et 1991… Il dénonce ainsi la menace de l’intégrisme islamiste et le totalitarisme du pouvoir politique. Des Algériens regrettent presque que les Français soient partis ! Il révèle également le rôle joué par les « pieds-rouges », français de gauche qui se sont rendus en Algérie après son indépendance dans l’espoir d’y instaurer le socialisme. Le trait réaliste de Jacques Ferrandez est rehaussé de magnifiques couleurs pastel. Le tome 2 devrait sortir fin 2022.
Suites Algériennes, 1962-2019, Tome 1
De Jacques Ferrandez (scenario et dessin)
144 p., 16 euros. Casterman.