En 1905, à Bakou, Azéris et Arméniens s’entretuent quotidiennement. Avec ses émules, Sosso met sur pied un racket de protection des Arméniens riches, avant de retourner à Tiflis où Juifs et Arméniens sont victimes de pogromes. Le responsable de ces massacres n’est autre que le tsar, selon Sosso. Celui-ci ayant fort à faire avec les mencheviks qui l’accusent entre autres de trahir la cause paysanne, repart dans l’ouest, poursuivi par la hargne de ses adversaires de tous bords. À Tchiatourou, il règne en maître à la tête des Escadrons de combat, soutenu financièrement par les magnats du textile et du manganèse sous peine d’y passer. Ici comme ailleurs en Géorgie, « on assassinait régulièrement en plein jour propriétaires terriens, cosaques, informateurs et traîtres », écrit Montefiore. Sur ordre du chef, Kamo et ses tueurs pillent et tuent à volonté. Fonctionnaires et agents du tsar constituent également des cibles idéales. À Tiflis, les cosaques ne sont pas en reste et tirent dans le tas chaque fois qu’ils le peuvent. Le 17 octobre, Russes et Géorgiens fêtent la création du Parlement élu, la Douma, pour certains en massacrant Juifs et Azéris. Sosso estime que la Douma est un « piège » qu’il convient de déjouer en le détruisant. Alors que la Géorgie est à feu et à sang, il se rend en Finlande afin de rencontrer son idole, « l’aigle des montagnes » alias Lénine. Les deux hommes se rencontrent à Tammerfors. Ils ne partagent pas le même enthousiasme pour la Douma. En pleine conférence, on apprend que les tsaristes ont repris la main à Moscou, tout comme à Tiflis.
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