La bataille du Mont Thabor. Par Pascal Cyr
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La bataille du Mont Thabor. Par Pascal Cyr

par | Consulat et premier Empire, Histoire contemporaine, Napoléon, XIXème siècle

Pascal Cyr. Docteur en histoire de l’Université de Montréal, Pascal Cyr a publié de nombreux articles scientifiques et de vulgarisation à l’intérieur des revues : Napoléonica, Revue du Service historique de la Défense, Le Souvenir napoléonien et Napoléon 1er, le magazine du Consulat et de l’empire. Il a également publié sa thèse de doctorat : Waterloo : Origines et enjeux ainsi que sa thèse de maîtrise, Égypte, la guerre de Bonaparte. En avril 2018, une étude sur la campagne de France est publiée aux éditions Sotéca en avril 2018.

La bataille du Mont Thabor se situe dans le cadre de la campagne de Syrie. Cette expédition militaire, imposée à Bonaparte par le truchement de la déclaration de guerre de l’Empire ottoman à la France, commence en février 1799, sept mois après le débarquement des troupes françaises en Egypte. La petite armée de Bonaparte, 13 000 hommes, chemine alors jusqu’à Saint-Jean-d’Acre. De là, ses arrières sont menacés par une armée turque composée de 25 000 hommes. C’est dans ces conditions pour le moins périlleuses que Bonaparte dépêche Kléber avec 2000 de ses soldats pour contrer la menace.

CContrairement à la légende souvent admise, une légende forgée par Napoléon lui-même afin de faire oublier son échec, la campagne de Syrie n’a jamais été un projet de conquête. Afin d’éviter de se porter en Terre sainte avec une partie de l’armée, il a dépêché deux émissaires auprès de Djezzar Pacha avec pour objectif de signer un « pacte de non-agression. » C’est l’échec. Sitôt arrivé à Saint-Jean d’Acre, le premier est enfermé et décapité alors que l’autre n’est pas autorisé à débarquer. Informé qu’une armée de plus de 30 000 hommes se rassemble à Damas et déjà, que les premiers éléments de cette même armée ont déjà pénétré en Égypte et pris la place d’El Arych, soit 4000 hommes, Bonaparte n’a plus le choix. Il doit prendre l’offensive avant d’être contraint à la riposte. Mais en raison des impératifs saisonniers et logistiques, cette campagne se veut limitée dans l’espace et le temps. Ainsi, dans leurs mémoires, les généraux Berthier et Reynier expliquent les objectifs de Bonaparte :

Marcher en Syrie, châtier Djezzar, détruire les préparatifs de l’expédition contre l’Égypte, dans le cas où la Porte se serait unie aux ennemis de la France; lui rendre, au contraire, la nomination du pacha de Syrie et son autorité primitive dans cette province, si elle restait l’amie de la République; revenir en Égypte aussitôt après pour battre l’expédition par mer; expédition qui, vu les obstacles qu’opposait la saison, ne pouvait avoir lieu avant le mois de messidor1.

Le 6 février 1799, 13 000 hommes partent pour la Syrie. La place d’El-Arych est reprise le 20 février, Gaza tombe cinq jours plus tard et enfin, après de durs combats et une nuit de pillage et de meurtres, Jaffa tombe le 7 mars. C’est avec la peste bubonique aux trousses que Bonaparte et l’armée marchent jusqu’à Saint-Jean d’Acre. Au matin du 19 mars, en fin d’avant-midi, accompagnés de quelques éclaireurs, Bonaparte et son état-major parviennent devant Saint-Jean d’Acre. Afin de couvrir ses arrières et ses flancs, quatre détachements …Lire la suite 

À propos de l’auteur
Pascal Cyr

Pascal Cyr

Pascal Cyr est docteur en Histoire de l’université de Montréal (Canada). Spécialiste de l’histoire napoléonienne et militaire.
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